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     Le jeu de Lakévio

     

     

    Francis Coates Jones 52

     

    Francis Coates-Jones

     

     

     

    Jeu des Papous N°2

     

    A partir du tableau proposé, écrire un texte  en prose ou un poème en plaçant judicieusement les huit mots de la liste suivante que vous mettrez en gras dans votre texte.

     

    dictionnaire

     

    pianiste

     

    hortensia

     

    bouée

     

    affreux

     

    mordant

     

    pénible

     

    éclairer

     

    Il n'est pas permis de changer l'orthographe des mots. Impossible donc de les accorder ou de conjuguer les verbes. je vous conseille de copier-coller la liste avant la composition de votre texte.

     

    Il m'énerve , l'Oncle Bob ! Ce qu'il est pénible !  Je ne comprends pas pourquoi Papa veut tout le temps l'inviter ? Ce n'est même pas son frère, c'est un collègue de son ancien travail mais il veut que je l'appelle ainsi.

    Quand il vient, et c'est trop souvent,, d'abord il mange presque  tous les gâteaux que maman a préparé,  Il suce même le sucre sur ses doigts, pouahhh . Après il se met au piano , pfffff, Il se prend pour un grand pianiste ! Alors que les airs qu'il joue sont affreux !  Il se trompe souvent, alors il recommence, recommence...
    Cet idiot m'a dit que j'aurais dû ajouter un hortensia à mon bouquet d'automne. N'importe quoi ! D'ailleurs sait-il seulement à quoi ressemble un hortensia ? Je vais lui suggérer de prendre un dictionnaire sur les fleurs pour éclairer sa lanterne, non mais !

    Sans le froid mordant je serais bien sortie au jardin pendant sa visite, mais je le fais souvent et ça contrarie  mes parents. Ils me répétent toujours qu'il est très gentil et très riche et que comme il n'a pas de famille qu'un jour il me laissera peut être quelque chose.. Ils ne comprennent pas combien il m'agace... toujours en train de me chatouiller en plus, j'ai horreur de ça "oh ma petite Caroline, mais on dirait que tu commence à avoir une petite bouée là ! Faut pas manger trop de gâteaux !" . Est ce que je lui demande moi pourquoi il perd ses cheveux ou pourquoi il a les dents jaunes et si mauvaise haleine ?

    Mais ce qui me fait rigoler c'est qu'à la fin de son interminable visite aujourd'hui  il nous a annoncé quelque chose : qu'il a rencontré quelqu'un et que la prochaîne fois, si mes parents sont d'accord, il aimerait l'emmener pour nous la présenter ! Il était tout rouge, ha ha !!  La tête de mes parents, je crois qu'ils ont vu filer l'héritage sous leur nez ! Papa a dû penser à ses matchs à la tv qu'il avait ratés et maman aux gâteaux qu'elle a préparés pour rien !


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    (le jeu de Lakévio)

     

    robert kenton_nelson_waitingforachange

     

    Le feu vient de passer au rouge. Il protège une seule petite rue sur la droite où il ne passe pas grand monde. La petite bonne femme sur son vélo regarde bien et, voyant qu'il n'y a personne, ne veut pas casser son élan en s'arrêtant pour rien. Dans le panier arrière de son vélo on voit dépasser des poireaux et une baguette de pain. Il fait beau et ça la rend toute gaie.

    Pfuiiiiit

    Deux policiers dans une voiture la doublent et se mettant devant elle la forcent à s'arrêter. Un sort : "Madame vous venez de brûler un feu ! "

    "Heu, oui mais j'ai bien regardé avant"

    "C'est une infraction au code de la route ! "

    " Mais je suis à vélo !"

    "Et alors ? Vous n'êtes pas dispensée de suivre les lois ! Je pourrais vous mettre une amende ! "

    "Je ne le referai plus"

    "Je devrais vous verbaliser"

    "....."

    "Bon, ça va pour cette fois, mais que je ne vous y reprenne plus!"

    "Je peux partir ?"

    Le policier retourne dans sa voiture.

    La petite bonne femme n'en revient pas. Elle pense que dans la cité à quelques km de là, des cailleras terrorisent les populations, elle pense qu'il y a de plus en plus de cambriolages dans le coin, elle pense à la menace terroriste, elle pense aux voitures qui commettent de vrai infractions et mettent la vie de piétons ou d'occupants d' autres voitures en danger.

    Et ça lui rappelle un truc du passé, lorsqu'elle était au Lycée. C'était une bonne élève, un peu timide et pas dissipée pour un sou. Il y avait un professeur extrèmement chahuté. Un jour que des élèves montaient quasiment sur les tables pour faire les clowns, elle avait dû sourire ou quelque chose comme ça. Le professeur s'était écrié : "Mademoiselle C. (elle) vous serez convoquée chez le proviseur ! ". Il n'avait rien dit aux élèves sur les tables par contre.
    Elle n'avait pas très bien  dormi la nuit et le lendemain elle attendait devant la porte du Proviseur. Pas si angoissée que ça finalement car elle trouvait la situation plutôt incongrue.
    Le Proviseur l'a accueillie d'un air sévère et a ouvert son dossier et l'a parcouru. Il s'est adouci, perplexe "je ne comprends pas". "Moi non plus a dit la jeune fille, pourquoi s'en est-il pris à moi alors que toute la classe se déchaînait ? ". Le Proviseur a donné quelques explications vaseuses sur l'âge du Professeur, sa personnalité puis lui a recommandé d'avoir un comportement irréprochable et de continuer à bien travailler.

     

    (c'est du vécu bien sûr)


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    (le jeu de Lakévio)

     

    david hockney 70

     

    "han, han ! "

    (tiens je ne l'avais pas remarqué cette fissure au plafond, il fait trop sec c'est la peinture qui craquèle. Il faudrait le  faire repeindre, depuis le temps que je le dis)

    "han ! han ! "

    (blanc ou blanc cassé ? Bah le blanc devient vite blanc cassé, autant prendre blanc alors)

    "han ! han ! Tu aimes comme ça Chérie ?  Et là ? Han han !"

    "Oui oui, c'est bon !"

    "Et là et là ? Hein ?"

    "Oui "

    "Tu n'as pas l'air d'apprécier plus que ça, Han .. "

    "Si si ! Oh mon chéri ! C'est super ! " (d'un autre côté, si je fais faire le plafond je serai obligée de faire faire les murs aussi et les travaux c'est assommant, faudra tout débarrasser )

    "Han ! han !

    (blanc , tiens ça me fait penser : faut pas que j'oublie d'acheter des yaourts pour les gosses tout à l'heure, faudrait pas que ça dure trop d'ailleurs autrement le magasin va fermer...)

    "han ! han ! Haaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa .... ffffffftttt

    "Haaaaaaaa" (ou jaune pâle, c'est bien aussi, "vanille", ce serait doux)

    (.....)

    "C'est pas pour me vanter , Chérie, mais ton Mec, il assure hein !"

    "Oui Chéri, tu es super ! "

    "T'es une petite veinarde hein ? Des comme moi y en a pas à tous les coins de rues ! Toujours prêt à faire plaisir à sa petite femme ! On dit "merci qui ?  ha ha !"

    "Merci Chéri  " (des poireaux ! Faut pas que j'oublie les poireaux surtout  pour le pot-au-feu de dimanche ! )


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    (le jeu de Lakévio)

     

    Ça a débuté comme ça. :

    C'est Maurice, le garde-chasse qui a remarqué la tâche de sang sur le rebord de la fenêtre. C'était du sang frais et il y en avait beaucoup. Il a sonné à la porte pour savoir si quelqu'un était blessé et s'il pouvait être utile.

    Le Père Jean a ouvert, comme à chaque fois Maurice a eu un mouvement de recul face à ce géant barbu, on dirait un ogre pensait-il à chaque fois, ce souvenant des contes de sa jeunesse . Mais il était garde-chasse, un garde-chasse n'a pas peur  . "Ya t'y quelqu'un de blessé  ? a demandé Maurice, j'ai vu une tâche là "

    "Ouais ! C'est la Marie qu'a voulu découper le lièvre que le P'tit a ramené c' matin. C'est pas d'chance, elle a trébuché avec le couteau et elle s'est saignée comme un pourceau ! Ca a éclaboussé partout, j'avions pas vu qu'il en restait sur la f'nêtre"

    "Et la Marie, comment elle va ? "

    "Pensez donc, Maurice, à plus de quatre-vingt ans, ça a plus d'sang  ! S'est vidée en un rien de temps. L'est décédée"

    "L' docteur n'a rien pu faire ? "

    "Voyons,  croyez qu'on l'a appelé ? On a bien vu qu'elle était passée, à quoi bon dépenser des sous ? Déjà l'véto pour la vache l'autre fois...c'est des frais. On en a point trop! "

    " Mes condoléances alors Père Jean, à vot'Dame aussi, perdre sa Maman c'est toujours ben d'la peine".

    "Sûr que ma femme elle la pleure sa Maman et l'travail que ça lui a donné de tout nettoyer, le sang qu'a giclé partout. Déjà qu'elle en avait du travail avec la vieille qui s'contenait plus. Fallait laver les draps tous les jours, les habits aussi. Toujours les mains dans la lessiveuse la Germaine, l'en avait des engelures que ça guérissait jamais."

    "C'est beau d's'occuper d' ses parents comme ça"

    "Oh ça, et pour c'qu'elle en avait de reconnaissance ! Toujours à la houspiller ! Faut pas dire du mal des morts, mais celle là...on portera pas peine ! "

    " Ah bon ? Mais dites moi, comment ça s'est passé ? Si elle est tombée, la lame du couteau elle devait pas être pointée vers elle ?  Et le lièvre il est où ? "

    "Quel lièvre ?  Ah oui le lièvre ! L'était couvert du sang d'la vieille, j'lai donné aux chiens, on pouvait pas le manger quand même ! On n'est pas des bêtes, c'était l'aieule quand même  !"

    " J'peux parler à la Germaine ?"

    "L'est endeuillée, Maurice, faut la laisser tranquille. Elle vous parle'ra un aut' jour "

    "Et le p'tit ? "

    "C'était pas une place pour un gamin d'voir sa Mémée dans c't'état, déjà qu'il l'aimait pas beaucoup, elle arrêtait pas de lui balancer des tornioles. En plus des miennes ça f'sait beaucoup pour un mioche. Mais les miennes c'est d'l'éducation hein ? Faut c'qui faut !  Dès qu'c'est arrivé, on l'a envoyé chez l'tonton au hameau. Les gosses faut les tenir à l'écart des affaires des grands, non ? "

    "Et la mémée, elle est où ?"

    "Elle repose sur son lit. On a appelé l'curé, même si c'était trop tard. Elle s'ra enterrée samedi matin".

    "Mais c'est l'jour du Marché , vous allez l'manquer ? "

    "Allons, Maurice ! Vous croyez qu'on peut s'permettre d'pas y aller ? Avec les frais qu'on a ! Que c'est le seul moment où l'on peut gagner quequ' sous ! La Germaine avec ses oeufs, ses poulets et ses légumes, et moi avec les bestiaux ".

    "Il parait qu'la Mémée elle avait des économies ?"

    "Faut pas croire tout s 'qui s'dit. L'avait rien. Rien de rien."

    "Pourtant Madame Polant, l'aide ménagère, qu'on lui avait envoyée après son col du fémur disait que..."

    "La Polant c'est une brave femme, mais elle s'trompe c'est tout. Bon, le Maurice, c'est pas que j'm'ennuie à parler avec vous, mais y a les poules et les lapins à panser puis les vaches à traire. Sûr que maintenant la Germaine sera moins occupée et pourra m'donner un coup d'main, ce sera pas d'refus, mais j'lui laisse la journée pour son deuil"

    Maurice prit congé et alla se prendre un petit calva au café de la Place, il en avait bien besoin.

    La Marie fut enterrée le samedi matin. Maurice ne put pas y aller car il avait réunion à la Mairie mais on en parla au bistrot le lendemain  et ce qu'il apprit fut qu'en fait, Madame Polant déléguée par la famille avait seule suivi le corbillard.


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