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    jorge santos-love-letters-submission

     

    Sur ce que vous inspire la toile de Jorge Santos, peintre surréaliste américain, vous voudrez bien placer les dix mots suivants dans votre texte en les soulignant ou surlignant. pour mieux les repérer.

     pourriture

    dilettante

    carpaccio

    ecchymoses

    roulage

    tenture

    équivoque

    pourchasser

    s'abstiendra(heu, Lakévio n'y a que neuf mots !!)

     

    Cette pourriture, faudra pas qu'elle vienne se plaindre de ses ecchymoses, la prochaîne fois elle s'abstiendra ! Ah elle ne pensait pas que j'allais assister au roulage de pelle avec le commis boucher, ce dilettante  incapable de rendre correctement la monnaie pour sa sale bidoche ! Juste bon à se cacher derrière la tenture de l'arrière-boutique quand il m'aperçoit, comme si j'allais perdre mon temps à pourchasser un tel ringard !

     

    Aussi je comprends maintenant pourquoi elle voulait toujours du carpaccio ! La viande crue faut que ce soit très frais, alors forcément , faut retourner à chaque fois à la boucherie, ben tiens !

     

    Enfin maintenant, avec le coquard qu'elle va se traîner à l'oeil droit, ce sera sans équivoque : s'il veut continuer à faire le joli coeur, il saura de quel bois je me chauffe !


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    paris annees 50

    Le Jeu de Lakévio

     

    Au moins deux fois par semaine Maman me traînait chez Monsieur Amédée. Je ne voulais pas y aller, je traînais des pieds. Elle se fâchait et me tirait par le bras au point de me faire trébucher dans l'escalier du métro, ce gouffre sombre où nous allions nous jeter quittant la rue et le soleil. " Mais dépêches toi donc ! Arrête de faire ta mauvaise tête ! Nous allons être en retard si ça continue ! Tu voudrais mécontenter Monsieur Amédée ? Tu sais pourtant comme il est bon pour nous. Qu'est ce que nous deviendrions sans lui avec ton coureur de père qui nous a laissé sans ressources. Et tâche d'être aimable je te prie ! "

    Je détestais Monsieur Amédée. D'abord il était très laid avec ses gros sourcils noirs et son grand nez. Et puis je trouvais qu'il sentait mauvais. Et puis, même s'il me souriait, je voyais bien qu'il aurait préféré que je ne sois pas là quand Maman venait travailler chez lui. Déjà il ne me souriait pas du tout lorsqu'il arrivait qu'elle soit dans une autre pièce.

    Il me faisait asseoir dans le fauteuil près de la fenêtre et je n'avais pas le droit d'en bouger . Il me collait un livre entre les mains mais c'était un livre pour grand et je ne savais pas encore assez bien lire. Maman se mettait à la table et elle tapait sur une machine à écrire des lettres qu'il lui donnait. Ca , la machine à écrire, j'aurais  bien aimé la faire marcher mais je n'avais pas le droit de la toucher.
    Après les lettres ils me disaient de ne pas bouger, qu'ils devaient finir un travail dans la pièce d'à côté et ils me laissaient tout seul.

    C'était long et comme la nuit tombait et qu'ils n'avaient pas allumé la lumière je me retrouvais presque dans le noir, avec juste la lumière de la rue. Il m'arrivait de m'endormir mais le plus souvent je m'ennuyais et avait hâte de rentrer chez nous ou même de retrouver l'école.

    Quand ils reviennaient c'était pire. Lui il avait l'air content et il me faisait encore plus peur car il parlait et riait  fort et me pincait la joue ou l'oreille à me faire mal "Alors le petit bonhomme a été sage ? "  Et Maman ce n'était plus Maman, c'était une autre personne, elle ne me regardait pas, les yeux dans le vide, elle m'habillait très vite et me poussait dehors. En général elle ne parlait pas pendant tout le chemin du retour et je n'avais pas intérêt à la contrarier parce qu'elle se mettait tout de suite en colère. Elle aussi elle me faisait peur. Elle marchait si vite que j'avais du mal à la suivre "Tu peux arrêter de traîner comme ça ? Mais quel lambin toujours à révasser ! Tu crois que c'est ça la vie ? Révasser et prendre du bon temps ? Ah certainement pas ! La vie il faut en encaisser, tu peux me croire, on rigole pas tous les jours ! Enfin toi, au moins, t'as de la chance d'être un gars, parce que nous , les femmes ... "

    Et puis un jour on n'a plus eu besoin d'y aller chez Monsieur Amédée mais c'était pire parce que Maman elle s'y est intallée et moi je suis parti chez mes grands-parents à la campagne "on n'a pas le choix, mon Léon, Monsieur Amédée il ne veut pas d'enfant à la maison, et moi je dois faire ma vie tu comprends, si ton coureur de père ne  nous avait pas abandonnés, nous n'en serions pas là." 

    Je suis bien chez mes grands-parents, ils sont gentils et ils ont une ferme pleine d'animaux mais Maman ne vient pas souvent me voir. Et quand elle vient elle n'arrête pas de regarder l'heure à l'horloge de la cuisine.

    "T'es donc ben pressée de repartir !" lui a dit un jour Mémée.

    "C'est que... j'ai  profité qu'il avait un rendez-vous de travail mais il faut que je sois de retour avant lui pour pas qu'y se doute"

    "Se doute de quoi ? Que t'as un gamin et que t'as envie de le voir ? Et des parents aussi ! "

    Maman n'a pas répondu mais elle est repartie encore plus tôt que d'habitude cette fois-là et depuis elle n'est jamais revenue.


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  • celle par qui le scandale arrive

     

    bertha wegmann

    Tableau de Bertha Wegmann 

     

    Devoir :

    1) Commencez impérativement votre texte par la phrase suivante : "Alors, tu vas vraiment faire ça ?" (emprunt à Nathalie, qui retourne en Enfance.)

     

    2) Terminez impérativement votre texte par la phrase suivante : "Je ne veux pas mécontenter ces messieurs dont les articles sont si utiles." (emprunt à Paul, le petit ami.)

     

    - Alors tu vas vraiment faire ça ?

    - Bien sûr , je n'ai pas l'intention de me dégonfler, qu'est ce que tu crois ?  Tu as lu mon brouillon ?

    - Oui je l'ai lu

    - Alors, qu'est ce que tu en as pensé ?

    - Ben... c'est osé..

    - Oui je sais ! Mais est ce que ce n'est pas la vérité ?

    - Si mais... ta façon de parler du plaisir féminin... Personne n'a jamais écrit ça !

    - Justement ! Il était temps que ce soit fait !

    - Mais quand même... ça va vraiment être publié  ? Tel quel ?

    - Je l'ai envoyé hier, ça paraîtra mercredi .

    - Mon Dieu ! Ca va faire un scandale !

    - Oui, je n'en suis pas mécontente : il est temps de mettre les pendules à l'heure, tu ne crois pas ? Tous ces hommes qui se pavanent et se croient indispensables, pétris d'orgueuil et de certitudes.

    - Je ne m'inquiète pas seulement des lecteurs, plus c'est croustillant plus ils aiment et ils adorent être délicieusement scandalisés mais plutôt de  tous tes collègues masculins qui sont la majorité au journal, tu y as pensé ?

    - C'est vrai, tu n'as pas lu le petit paragraphe que j'ai ajouté avant de l'envoyer où j'insistais sur leur rôle important en fin de compte, ha ha ha, tu parles, "important", juste un petit plus, éventuellement, et encore ... enfin peut être si, dans certains cas,  mais rarissimes...Disons que je leur ai donné un petit nonoss à ronger pour faire passer le reste. Il le fallait bien : je ne veux pas mécontenter ces Messieurs dont les articles sont si utiles.


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