• Le jeu de Lakévio

    De l'étoffe, sinon rien !

     

    Etoffer

    1) confectionner en employant toute l'étoffe.

    2) rendre plus abondant, plus riche.

     

    roselyne farail 4

     Roselyne Farail 

     

    "La première fois qu'Aurélien vit Bérénice, il la trouva franchement laide"

     

    Aragon en a fait tout un roman.

    Et vous, saurez-vous en faire... toute une histoire ?...

     

     Enveloppement Développement, lundi

     

    De dos, comme il l'avait aperçue dans le salon de ses parents la première fois, il n'aurait jamais imaginé. 

    Elle avait rejeté ses longs cheveux blonds sur le côté pour passer sa main sur sa nuque et ce spectacle l'avait troublé. C'est toujours l'effet que lui faisait la nuque des femmes. Celles de certaines danseuses le rendaient carrément fou de désir. "Ah, s'était-il dit, pour une fois mes parents, qui se désolent de mon célibat, ne vont pas me présenter une de ces vieilles filles sans charme dont ma mère semble posséder un stock illimité ! "

    Hélas, lorsque Bérénice, car en plus elle s'appelait ainsi, se retourna, il regretta les vieilles filles en question qui n'étaient finalement que banales : sous la cascade de cheveux d'or se dissimulait le plus disgracieux visage qu'il soit : un gros nez en patate, une bouche aux lèvres lippues et des yeux ronds, bleus, certes, mais globuleux, des yeux de poisson mort. Il exagérait à peine.

    "Mon chéri, permets moi de te présenter la fille d'un très cher ami qui a trouvé un travail à Paris mais ne connait pas encore grand monde. Nous comptons sur toi pour lui faire découvrir notre belle Capitale, n'est ce pas ? "

    Il eut envie de tuer sa mère, non, on ne tue pas sa mère, mais par exemple de lui arracher la langue pour la faire taire.

    "Mère, vous savez, je suis très occupé en ce moment avec la préparation de l'Exposition plus la brochure dont on m'a chargé"

    "De quoi s'agit-il ? J'adore l'art " Il sursauta  au son de sa voix rauque, presque masculine.  On voyait que les hormones lui avaient joué quelques tours rien qu'à la pilosité qui ombrait sa lèvre supérieure, la plus boudinée des deux. Pouah...

    Il songea avec nostalgie à Emmeline, remarquable par sa finesse de traits, son corps gracile et sa jolie voix douce, Emmeline qui lui offrait son corps et des nuits torrides à chaque fois que son mari s'absentait pour affaires.

    Mais comment allait-il se dépatouiller de ce guet-apens ? "C'est mon travail , Mademoiselle"

    "Appelle-la Bérénice mon chéri, pas de manières, je suis sûre qu'elle serait très contente de visiter cette exposition ! "

    Non lui arracher la langue ne serait pas suffisant, il pensa à lui couper la tête.

    Et son père, comme d'habitude, qui assistait à la curée d'un air goguenard. C'était un homme, il était donc à même d'évaluer le sex appeal de cette pauvre fille.

    "Maman, je suis désolée, j'étais juste passé en coup de vent, j'ai un rendez-vous dans quelques minutes avec le Conservateur du Musée"

    "Mais tu m'avais dit que tu prendrais le thé avec nous ! "

    " Oui, je sais, je te l'avais dit, mais ça s'est décidé brutalement, je dois y aller... Ce sera pour un autre jour. Au revoir Mademoiselle, ravi d'avoir fait votre connaissance"

    Il s'aperçut qu'il courait dans la rue et comme il n'avait pas de rendez-vous et l'après-midi devant lui, il alla s'asseoir à la terrasse d'un café et s'occupa à regarder passer les jolies femmes, occupation qui finit par lui faire retrouver sa bonne humeur.

     


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    couloumy annefrancoise 5

    "C'est maintenant que vous arrivez !! Deux heures que je vous appelle, j'ai même envoyé le gamin au commissariat !"

    "Bonjour Madame, je ne sais pas si vous êtes au courant de l'attentat avenue Trudaine ? Toutes nos équipes étaient là-bas".

    "Oui, je sais, je sais, quelle horreur tout ça, mais quand même, on avait besoin de vous ici, je le crains"

    "Que se passe-t-il ?"

    "Il se passe qu'il y a une famille là-dedans, derrière cette porte, et que j'ai beau taper, personne ne répond, même pas le chien ! "

    "Reprenons du début. Nom, Prénom et qualité ".

    "Marcelline Dubois. Je suis la concierge de cet immeuble, quasi vide en ce moment avec les vacances scolaires"

    "Et ? "

    " Hé bien ici c'est une dame qui loge avec ses deux petits enfants et un chien, un golden retriever, c'est pas bien malin un gros chien comme ça dans un si petit appartement, mais bon, chacun voit midi à sa porte"

    "Trois personnes donc"

    "Oui, enfin non, depuis quelques mois la dame elle a rencontré quelqu'un. Je dois dire qu'il me plaisait pas beaucoup. Elle une si jolie femme, si douce et ce type, le genre qui vous regarde pas en face si vous voyez ce que je veux dire, l'air sournois et sombre. D'ailleurs il y avait pas mal de disputes".

    "Des violences ? "

    " Je ne sais pas trop, vous savez, il peut s'en passer des choses derrière une porte fermée. En tout cas les enfants, pauvres petits, ils n'étaient plus pareils depuis quelques temps, ils avaient perdu le sourire"

    "Pourquoi nous avez vous appelé cette nuit, Madame Dubois ? "

    "Il y a eu des cris et des bruits comme des meubles qu'on renversait et ça durait, ça durait . Je suis montée mais  personne pour m'accompagner, j'ai eu peur, je n'ai pas osé frapper à la porte, vous comprennez, je suis plus toute jeune... J'ai entendu les enfants qui criaient aussi, mon Dieu... Alors je suis redescendu pour vous téléphoner et alors que je raccrochais le téléphone, votre collègue m'a dit qu'il allait faire son possible pour envoyer quelqu'un, j'ai entendu une cavalcade dans l'escalier et la porte d'entrée qui claquait. J'ai couru à la fenêtre et j'ai vu un homme qui courait, je suis sûre que c'était le type ! "

    "Celui qui vivait avec cette dame ? "

    "Oui ! Après j'ai retéléphoné et j'ai envoyé mon gars au commissariat. Et vous voilà enfin !  Oh monsieur l'Agent, même le chien il ne répond pas... On n'entend plus rien, même pas un pleur, ça me fait tellement peur... une si jolie petite famille..."

    " Madame Dubois vous allez redescendre dans votre loge, les ambulances ne vont pas tarder si elles peuvent arriver jusqu'ici car comme vous le savez le quartier est bouclé, mais déjà je vais voir ce que je peux faire"

    "Je peux peut être me rendre utile ?

    "Dans ce cas mon adjoint viendra vous chercher, mais redescendez Madame, croyez-moi, c'est préférable. Nous allons maintenant nous occuper de cette porte".


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  • un heureux événement ?

     Le jeu de Lakévio

    Jeff Rowland-1964-LetinRain

     

    Elle se fichait de la pluie qui la trempait jusqu'aux os. Elle n'avait même pas pris la peine d'emporter son parapluie. Il l'attendait bien au sec dans l'entrée. La seule chose qui comptait pour elle était que son mari, parti en voyage d'affaires depuis deux mois, avait sauté du train et courait maintenant vers elle et tant pis si ses pieds mouillés lui occasionneraient un rhume dans les prochains jours.

    Bertrand sera auprès d'elle d'ici quelques secondes ! Elle pourra enfin lui annoncer cette nouvelle qui lui occupe l'esprit, au point d'y penser nuit et jour, depuis un bon mois . Comment va-t-il réagir ? Il sera sûrement bouleversé, c'est normal,  c'est un homme sensible.

    C'est une nouvelle tellement importante qui va bouleverser leurs vies, après rien ne sera plus jamais comme avant. Elle est certaine que ce sera un changement bénéfique pour tous les deux : fini de se regarder dans le blanc des yeux, ils vont pouvoir envisager l'avenir sous un nouveau jour. Comme elle est heureuse !
    D'ailleurs ça se voit déjà : sa démarche est plus déliée, son teint s'est éclairci, ses cheveux sont magnifiques et elle n'a plus ces contractures douloureuses dans le dos ni ces migraines tenaces qui lui gâchaient certaines journées. Vraîment ça lui réussit, elle l'a vu ces jours-ci dans les yeux des passants : elle est bien plus belle, épanouie... Elle est une autre femme !

    "Ma chérie ! Comme je suis heureux ! Alors, dis-moi vite c'est quoi cette grande nouvelle que tu voulais m'annoncer, tu as piqué ma curiosité ? Oh mais que tu es belle ! "

    "Merci mon Chéri, oui je me sens très bien, très très bien même !"

    "Mais tu ne vas pas prendre froid là ? Tu n'es même pas assez couverte, ce n'est pas raisonnable"

    " Ne t'inquiète pas Chéri, je suis en pleine forme"

    " Rentrons vite nous mettre à l'abri de cette pluie, et dis moi vite, je suis impatient de savoir ..."

    "Et je suis impatiente de te le dire : voilà, Chéri, j'ai bien réflêchi, et mis à profit ces mois pour tout organiser et pour t'éviter le moindre tracas matériel, tout est prêt et tu n'auras à t'occuper de rien, je sais combien tu dois être fatigué après ce long voyage.."

    "Je t'en remercie, Chérie, tu es toujours tellement prévenante, mais de quoi s'agit-il ? J'ai bien ma petite idée...

    "Ah ? Tu pourrais avoir deviné ? Dis moi .."

    "Non non, c'est à toi de me le dire, allez je t'écoute "

    "Et bien voilà mon Chéri, j'ai pris une décision qui va peut-être t'étonner au départ, peut-être même un peu te contrarier, mais très vite tu comprendras que c'est la bonne, nous allons être tellement heureux, nous n'étions pas malheureux, bien sûr, mais ce sera tellement mieux, finie la solitude à deux, très sécurisante, j'en conviens, mais un peu étriquée non ? Voilà j'ai bien réflêchi, bien pesé le pour et le contre,  et j'ai déjà déménagé mes affaires  : je te quitte.

     

    (vous vous attendiez à autre chose ?? gniark gniark !)


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  • (le jeu de Lakévio)

     

    alfred de richemont - crepes-waffles-pancakes

     

    Alfred de Richemont

     

     

     

    Bon Appétit !

     

    Mais attention, avant de manger, il faut travailler !...

     

     

     

    Sur cette heure délicieuse d'Alfred de Richemont, je vous propose un texte à trous. Il s'agit d'en trouver essentiellement les verbes ( au nombre de  15 ) qui animeront votre histoire. Faites un récit comme il vous sied, humoristique, sombre, scientifique, philosophique, ésotérique, voire érotique !... Biensûr, vous pouvez étoffer et compléter les phrases mais ne rajoutez pas de verbes.

     

     

     

    (X, personne 1) et ( Y, personne 2) ... 

     

    Ils ne ...   Ils ne se regardent pas. 

     

    Pourtant X ... mais Y .... Pourtant Monsieur De Villeréal, à son habitude, fait l'étalage de son savoir et de son habileté, mais Louisette, mal à l'aise, enrage . 

     

    Tandis qu'il ... , elle ... mais elle ne ... Tandis qu'il s'affaire avec la crêpe, avide de compliments et de reconnaissance,  elle se contente de sourire bêtement mais elle n'en pense pas moins.

     

    Parfois, elle ... , alors il ...  Parfois elle met avec succès des limites à son empressement à son égard, alors il se calme quelque temps...pas longtemps, hélas...

     

    Cependant, il... ; elle ...  Cependant, il  recommence toujours ; elle n'en peut plus de cette insistance.

     

    Souvent, ils... Souvent, ils se retrouvent ainsi en porte-à-faux, elle la servante, servie, et lui le maître, servant. Quel embarras et quelle honte !

     

    Surtout lorsqu'elle... et qu'il... Surtout lorsqu'elle a montré , comme dans la situation présente, une faiblesse, en l'occurence le feu trop fort et la première crêpe ratée et qu'il se place aussitôt en   sauveur d'une situation, pas du tout mal engagée et  facile à corriger la plupart du temps

    Mais, en fait, ils... Mais en fait ils jouent ainsi au chat et à la souris, enfin surtout lui.


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