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     (le jeu de Lakévio)

     

    nicolas ordinet

     

    - Vous avez demandé à me parler Monsieur ?

     - Oui, ça ne sera pas long : vous vous plaisez ici Martine ?

    - Oui, Monsieur, il y a du travail mais j'aime ça !

    - Très bien.. très bien... Ernest me dit que vous apprenez vite et que vous vous débrouillez bien pour les cocktails. Seulement voilà, un consommateur s'est plaint l'autre soir :  samedi. Vous lui auriez manqué de respect à ce qu'il m'a dit.

    - Samedi ? Le gros cochon complêtement saoul ! Il m'a pincé les fesses !

    - Oui, j'en conviens c'est regrettable mais vous lui avez balancé un gin-fizz à la figure, d'après lui son costume est irrécupérable.

    - Les pressings c'est pas fait pour les chiens ! Sur l'annonce on parlait de serveuse pas d'entraîneuse !

    - Je sais, je sais Martine, mais il faut faire montre d'un peu de souplesse, je le connais c'est un gros patron de l'industrie et un très bon client.

    - Ca lui donne le droit de me tripoter ?

    - Je n'ai pas dit ça.

    - Vous savez que ce n'est pas du tout le même salaire serveuse ou entraîneuse ?

    - Il n'y a pas d'entraîneuses ici, Martine, nous sommes un établissement sérieux ! Mais vous savez un sourire ça désamorce bien des situations délicates. Et vous avez un très joli sourire !

    - Vous me faites la cour Monsieur ?

    - Voyons Martine ! Je suis marié !! Vous nous avez même fort gentiment dépanné pour les enfants l'autre soir , ma femme et moi ! Je ne suis pas le genre d'homme qui...

    - Vous voyez Monsieur comme ça peut être désagréable ces situations ambigües,  souriez, ça désamorce ....et encore vous on ne vous pince pas !


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    Le devoir de Lakévio. En 100 mots.

     

    french maid pas un jour sans fessee

     1. La planque

    Bon ça m'agace un peu de ne pas porter de culotte. Mais c'est le contrat, ça et la jupe courte. Heureusement que cet appartement est bien chauffé.

    Je n'en pouvais plus de travailler à la Maison Rose alors lorsque Monsieur m'a proposé cette place, logée, nourrie, je n'ai pas hésité longtemps. Un peu de ménage mais pas trop, un célibataire qui vit seul ça ne salit pas beaucoup, et puis le reste bien sûr. Mais un client plutôt que quinze, je ne vais pas me plaindre ! En plus une copine m'a procuré du bromure à mettre dans sa soupe, je vais lui calmer ses ardeurs vite fait, il attribuera ça à l'âge et voilà tout !

     

    2. Le Testament

    Six mois d'efforts, à me laisser tripoter et plus par ce vieux barbon, pouah.. Mais j'arrive au but : aujourd'hui est le grand jour. Je me suis mise sur mon 31 , c'est à dire dans la tenue qu'il apprécie le plus, comme il dit ce vieux cochon : "pas un morceau de tissu entre toi et moi".

    Mais cette fois-ci pour pouvoir toucher il lui faudra d'abord signer....son testament (vu qu'il n'en a plus pour très longtemps) qui déshérite ses descendants à mon profit .

    Allons Louison, courage...tu seras bientôt riche ma fille ! Et franchement tu l'auras pas volé !

     

    3. Le fils éploré

    C'est la tenue que Monsieur Fils veut que je porte, toute la journée. Ca ne me gêne pas, à la Maison Rose j'y étais habituée. Mon travail c'est de m'occuper de Monsieur Père. Monsieur Fils compte sur moi pour rendre la raison à son vieux père. Moi je sais que ça ne sert à rien :  gâteux il est, gâteux il restera.

    Il me dit que c'était un coureur invétéré, un amateur de jeunes femmes et que de m'avoir, comme ça, à demeure, ça va forcément le faire revenir.
    Enfin, je me garderais bien de le détromper : me voici pourvue d'un métier fort bien payé pour le mal qu'il me donne ! D'ailleurs j'entretiens l'espoir "il s'est intéressé à mon séant, il a avancé la main pour me toucher" et autres balivernes, je ne voudrais pas perdre la place !


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  • 12 mars 2018

    les amies

     

    harold harvey 13

    Harold Harvey

     

    Les témoignages.

    Trois personnages. Trois points de vue.

     

    Brigitte, le visage dans les mains regarde Annabelle qui lit son texte avec Solange qui le lit également debout derrière elle. Brigitte leur a demandé ce qu'elles en pensent car elle l'enverra  demain au Journal et la bombe va éclater : elle y dénonce le viol qu'elle a subi de la part du Ministre il y a quelques années alors qu'elle était encore mineure.

    "ce sont mes amies, pense Brigitte, elles sauront me conseiller. Je lis la surprise sur leurs visages. Mais pourquoi ne me jettent elles pas au moins un regard, un sourire ? Je crois distinguer une expression d'incrédulité, un recul. Je ne comprends pas : elles devraient me sauter au cou, me prendre dans leurs bras, m'appeler "leur pauvre chérie". Au lieu de ça le silence, glaçant. Mais non : je me fais des idées, le texte est long, je dois leur laisser le temps, ce que je peux être impatiente !"

    Annabelle : " Un tissu de mensonges ! Brigitte a toujours été paranoïaque ! Déjà petite il fallait toujours qu'elle imagine des histoires. Monsieur Dalembert est un homme bien sous tous rapports. Un homme croyant, bon père et bon mari et qui ne regarde pas les autres femmes. Alors une gamine du même âge que sa fille ainée à l'époque, c'est impensable !  D'ailleurs j'ai passé plus d'une soirée seule avec lui au QG de campagne et jamais une parole ou un geste déplacé ! Cette pauvre Brigitte veut se rendre intéressante. Déjà maintenant ce n'est pas un canon de beauté mais à 14 ans, je me souviens bien de la maigrichonne qui rasait les murs, aucun homme ne l'aurait même remarquée !  Il devait avoir quoi ? Quarante ans ? Encore plus bel homme que maintenant, il aurait pu avoir toutes les femmes qu'il voulait, même moi,  qui en avait vingt, j'étais sensible à son charme, mais il n'en avait que pour son épouse, cette chère Edmonde. Cette pauvre Brigitte va se ridiculiser mais je ne vois pas comment je pourrais l'en empêcher ? D'ailleurs je sais bien qu'il aura les meilleurs avocats pour se tirer de là"

    Solange : "hé bien, je n'en reviens pas : le Ministre ? Un très bel homme ma foi, je ne vois pas de quoi elle se plaint ! Bien plus séduisant que son mari, ce benêt de Benoit comme nous l'appelons en cachette, Annabelle et moi. Bon apparemment il lui a un peu forcé la main, mais peut être qu'elle l'a un peu cherché ? Il y a des gamines qui s'habillent n'importe comment, surtout l'été à la campagne, on en voit qui sont indécentes, faut pas s'étonner alors ... Ce n'est qu'un homme après tout, faut pas non plus leur demander l'impossible. Bon elle a dû se faire avorter, c'est vrai que ce n'est pas une bonne expérience mais après tout ça ne l'a pas empêchée, plus tard d'avoir ses deux gamins insupportables ! Au moins elle aura vécu une aventure hors du commun dans sa jeunesse avant sa vie rangée et monotone de mère de famille, tout le monde ne peut pas en dire autant "

    Brigitte : Alors vous ne dites rien ?

    Annabelle : Si, si... Tout ça est bien regrettable, mais c'est le passé, tu ne crois pas que tu vas au devant de graves complications ? Il va te falloir prouver tout ça..."

    Brigitte : " La clinique où j'ai dû aller a sûrement conservé mon dossier !

    Solange : "ils pourront rétorquer que l'enfant était de ton petit copain de l'époque ! "

    Brigitte : J'avais quatorze ans, je n'avais encore  jamais eu de petit copain !

    Annabelle : "il y eu des témoins ? "

    Brigitte : tu t'imagines qu'il l'aurait fait si il y avait eu des témoins ? Il m'a entraîné dans la grange !"

    Solange : Passe à autre chose. Tu as une jolie famille, deux adorables petits garçons, ils risquent de comprendre certaines choses lorsque les médias vont s'emparer de l'affaire et pense à la cour de récré, les enfants sont méchants entre eux"

    Annabelle : Solange a raison. Tu as peut être noirci les faits avec les années, parfois les choses nous paraissent pire que ce qu'elles ont été. Il a peut être mal interprêté, cru que tu l'encourageais ..

    Brigitte : j'étais une enfant !!!

    Solange  : une toute jeune fille plutôt, parfois les hommes sont faibles devant leur charme naissant.."

    Brigite : j'avais un appareil dentaire !

    Annabelle : Ecoute ma petite Brigitte, fais ce qui te semble bon mais ne nous demande pas de t'encourager. A mon avis tu vas au devant des pires ennuis, mais si tu veux remuer la boue..

    Solange : la paille plutôt, ha ha , pardon... Non, ne te fâche pas c'était une plaisanterie"

    Brigitte pleure.

    Annabelle : ne pleure pas : nous sommes tes amies, nous te soutiendrons même si je doute que notre parole ait le moindre poids. Mais dis moi Brigitte ...

    Brigitte : oui ?

    Annabelle : hé bien... heu... il était...heu...bien...heu... bâti , Monsieur Dalembert ? Parce que , heu, habillé, il ...heu...présente bien..

    Solange : oui, plutôt bel homme !

    Brigitte se lève d'un bond, arrache le document des mains d'Annabelle et s'enfuit en courant.


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