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La carte du tendre
Romance
Fraîche ou rance.
Peder Monsted
Frais ombrages, amers ou doux secrets
On se découvre, on se frôle,
les baisers se donnent ou se volent.
En route pour l'été
Ou pour l'éternité...
A vous de composer.
PS : Phrase à inclure dans votre récit :
"Une absence totale d'humour rend la vie impossible."
(tirée de Chambre d'hôtel de Gabrielle Sidonie Colette.)
Emma était heureuse qu' Armand lui ait proposé cette promenade. C'est son cher Papa qui lui avait présenté le jeune homme, neveu d'un ami de son Club, car c'était un jeune homme d'un bon milieu, bien sous tous rapports. Et même Maman, si difficile, n'avait rien trouvé à redire. C'est qu'il avait su la prendre, avec ce magnifique bouquet et ses compliments sur son goût exquis en matière de décoration.. Emma avait senti le regard attendri de ses parents lorsqu'Armand avait proposé d'aller se promener. Comme tout cela s'annonçait bien !
L'homme avait une belle prestance et de l'esprit et Emma pensait qu'elle pourrait bien tomber amoureuse et bientôt faire un beau mariage comme sa soeur ainée. Armand lui parlait de ses études et de sa carrière, mais Emma laissait divaguer ses pensées, s'imaginait dans une magnifique robe blanche, entourée d'une centaine d'invités dans le parc du Manoir...
Une légère brise bienvenue par cette chaude journée d'été ébouriffait un peu ses mêches brunes, elle se sentait jolie. C'était sûrement pour cette raison qu'Armand lui avait soudainement pris la main. Il n'y avait pas de mal à ça après tout.
Elle fut un peu plus contrariée lorsqu'il lui suggéra de s'asseoir un moment sur l'herbe tendre, elle allait salir sa jolie tenue, elle n'avait pas prévu de couverture pour se protéger des insectes par exemple. Enfin elle supposa qu'elle devait se montrer aimable et ne pas le froisser (à défaut de ne pas froisser sa tenue).
Il ne parlait plus de ses projets, il évoquait sa solitude de célibataire, un besoin de tendresse . Cela l'étonna : avec ses chers parents elle ne se sentait pas seule, mais elle préféra ne rien dire.
Et tout à coup, alors qu'elle ne s'y attendait pas, il l'avait prise dans ses bras et l'embrassait avec fougue. Elle ne voulait pas, pas encore, après tout c'était un inconnu, elle essaya de le repousser mais il la serrait de ses bras forts "non, non" parvint elle à articuler "allons, ne fais pas ta mijaurée, tu ne demandes que ça ! ".
Elle ne reconnut pas sa voix qui était devenue rauque et brutale. Elle ne demandait rien et surtout pas qu'il la serre de cette façon ! Il la renversa en arrière et avec horreur elle sentit qu'il essayait de relever sa jupe, l'autre main la maintenant toujours contre le sol et sa bouche qu'elle trouvait répugnante à présent toujours pressée contre ses lèvres.
Une panique totale l'envahit, elle parvint à tourner la tête et à s'écria : "au secours, au secours !! "
Sa chance fut que deux ouvriers qui réparaient l'aile gauche du Manoir de son père, passaient par là à ce moment et l'entendirent. Ils vinrent voir ce qui se passait et comprirent aussitôt de quoi il retournait. L'un tira par le col l'agresseur l'envoyant valdinguer quelques mêtres plus loin, l'autre aida la fille du Comte en larmes et tremblant de tous ses membres à se relever et à remettre de l'ordre dans sa tenue "Venez Mademoiselle, je vais vous raccompagner chez vous, prenez mon bras, garde celui-là, Georges, le temps que je prévienne là-bas
Armand se rassit et maugréa : "Ben quoi, on s'amusait, y a pas mort d'homme ! Une absence totale d'humour rend la vie impossible !
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Commentaires
Oh l'indélicat !
Pauvre petite, elle va rester célibataire, ou entrer au couvent
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Lundi 3 Juin 2019 à 20:52
Plus qu'indélicat non ?
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Elle trouvera chaussure à son pied un jour ou l'autre... Je suis confiante !
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Lundi 3 Juin 2019 à 20:52
oui, sûrement
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Le voilà le vrai goujat !Quelle histoire ! Pauvre petite encore très fleur bleue...
Contente de te retrouver, ma Colombe.
Belle semaine à toi.
merci Maîtresse ! Plus qu'un goujat même !