• Nous au village aussi on a, de beaux assassinats...

     

    Carrie Graber - night-drive

     Carrie Graber

     

    Incipit... Excipit

    D'un texte à l'autre.

     

    1) Commencez impérativement votre devoir par la phrase suivante : "Voici l'heure où commence l'histoire de Germaine Malorthy, du bourg de Terninques, en Artois."(emprunt à Georges, sous le soleil de Satan).

     

    2) Terminez impérativement par la phrase suivante : "La nuit noire et le bruit assourdissant des criquets s'étendent de nouveau, maintenant, sur le jardin et la terrasse, tout autour de la maison." (emprunt à Alain et sa jalousie).

    Entre les deux, casez ce que vous voulez.

     

    (ce qui me gêne c'est le Présent qui n'est pas un temps de narration. Mais bon, je vais faire avec)

     

    Voici l'heure où commence l'histoire de Germaine Malorthy, du bourg de Terninques, en Artois. L'Heure aussi où se termine l'histoire de la petite Maimaine, enfant charmante, aimée par tout le village, car c'est le moment où , pour tous, non seulement elle perd son surnom familier mais les journalistes de Presse y accolent même le nom jusqu'alors respectable de Malorthy.

    Germaine roule à tombeaux ouverts sur la route de campagne. Elle sait où elle va. Elle a surpris une conversation entre Théo, son amour de toujours puisqu'ils s'aiment depuis la maternelle, et cette garce de Sylvie.

    Sylvie travaille dans le même salon de coiffure, c'est là qu'elle a vu Théo lorsqu'il venait chercher Germaine presque chaque soir pour dîner ensemble avant que chacun ne rentre bien sagement chez ses parents. Car c'est ce qu'ils ont décidé tous les deux : leur histoire n'est pas habituelle, se rencontrer à 3 ans, vous pensez, alors ils veulent  faire les choses "dans les règles" et rester purs jusqu'au mariage qui doit avoir lieu le printemps prochain.

    Un jour Germaine commet l'erreur de tout raconter à Sylvie, ce qu'elle regrette tout de suite en voyant son regard moqueur "Bon toi, ça ne m'étonne pas plus que ça, tu fais tellement sainte-nitouche, mais ce super beau mec, un puceau ! "

    Germaine comprend que Sylvie y voit une sorte de challenge, n'est elle pas sortie avec le jeune boulanger du village pourtant fraîchement marié et des bruits courrent sur deux outrois autres hommes ?  Mais Germaine a confiance en Théo, son cher Amour, son âme soeur, son alter ego.

    Jusqu'à hier soir : alors qu'elle range divers accessoires pendant que Théo l'attend dans l'entrée, elle entend soudain chuchoter "à tout à l'heure" et son sang se glace dans ses veines.

    Ils ont dîné comme d'habitude, cette fois chez les parents de Théo que Germaine aime tant, puis celui ci la raccompagne  chez elle et elle détecte une certaine impatience chez lui,  pressé de repartir, il ne s'attarde pas comme d'habitude pour parler encore et encore sur le perron "je suis un peu fatigué ce soir".

    A peine a il tourné le coin de la rue, qu'au lieu de pousser la porte d'entrée Germaine fait demi-tour et monte dans sa voiture. Elle veut en avoir le coeur net !

    Elle sait que Sylvie habite dans cette maison entourée d'une terrasse un peu en dehors du village, elle la dépasse, fait demi-tour et se gare sur le bas-côté tous feux éteints et attend.

    IL fait nuit noire et les battements de son coeur couvrent les bruits de la nuit, le chant des criquets, les grenouilles dans la mare, la chouette au loin. Mais pas celui du moteur d'une moto qui arrive en bas de la côte celle de Théo bien sûr ! Elle est trahie !

    Sylvie aussi a dû entendre la moto car elle sort à sa rencontre , traverse la terrasse et descend jusqu'à la route, une simple lampe de poche pour éclairer ses pas. Théo saute de la moto et se précipite dans ses bras, ils s'enlacent au milieu de la route déserte comme les amoureux qu'ils sont.

    Germaine démarre et accélére à fond en faisant crisser les pneus pour les percuter le plus violemment possible. Les deux corps sont projetés à plusieurs mêtres. Germaine arrête la voiture et coupe le contact. Elle entend un gémissement qui dure un peu, puis plus rien. Elle descend de la voiture  mais n'ose pas s'approcher. A leur position elle sait qu'ils sont morts.

    Elle s'assoit dans l'herbe sur le bas-côté où on la retrouvera bien plus tard  et contemple le désastre.

    La nuit noire et le bruit assourdissant des criquets s'étendent de nouveau, maintenant, sur le jardin et la terrasse, tout autour de la maison.


  • Commentaires

    1
    Mardi 20 Novembre 2018 à 10:00
    celestine

    Quelle sombre histoire...mais 'aime beaucoup ton titre tiré d'une chanson de Brassens...

    L'amour passion, l'amour ravageur, l'amour possession...

    Tu l'as décliné avec talent.

     •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

     

      • Mardi 20 Novembre 2018 à 20:54

        merci Celestine

    2
    julie
    Mardi 20 Novembre 2018 à 12:40

    Tu as le chic pour nous concocter des histoires à faire peur. A  chaque fois, on se demande quelle sera la fin.

    Mémène, c'était le surnom de ma mère donnés par ses voisins. 

    Mémène a vu rouge et ne doit pas aimer le jaune non plus. 

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    3
    Mardi 20 Novembre 2018 à 20:45
    Gwen

    Mémène n'a pas fait dans la dentelle, mais je la comprends !

      • Mardi 20 Novembre 2018 à 20:55

        ah bon Gwen ? Tu aurais fait pareil ?? smile

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