•  

     

    A toute serrure, une clé...

     

    jacqueline Gnott- keys

    Aquarelle de Jacqueline Gnott

     

    Dix mots à caser, histoire de trouver des serrures à ces clés...

    Tardivement

    Symphonie

    Eclat

    Bordure

    Ergot

    Influence

    Grenat

    Correct

    Fracasser 

    Parloir

     

    Il lui avait donné rendez-vous au parloir. Il voulait jouer de son influence pour qu'il lui donne enfin la réponse. Mais il fallait éviter tout éclat qui aurait attiré l'attention des gardiens, qu'il ne se dresse surtout pas sur ses ergots : il aurait vite fait de tenter de lui fracasser la tête avec ce qui lui serait tombé entre les mains.

    Le caïd apparut et lui jeta un regard mauvais : qu'est ce que vous m'voulez ?  J'ai déjà tout dit aux flics !

    "Asseyez vous, Charles, j'ai une proposition à vous faire. Un marché en quelque sorte."

    Charles s'assit et attendit, le regard rivé sur le grenat que l'homme portait en bague à l'annulaire gauche. En bordure scintillaient de minuscules diamants.  On ne se refait pas . Charles réalisa alors , tardivement, qu'il aurait dû s'en tenir à sa spécialité : le vol de bijoux qui lui avait assuré un revenu correct, au lieu de se lancer dans ce projet hasardeux qui l'avait conduit à cette prison.

    "Quel marché ?"

    L'homme, gêné par ce regard fixe sur sa bague, avait retiré sa main qu'il avait fourrée dans la poche de son pantalon affectant une nonchalance qu'il était loin de ressentir.

    "Voilà , en deux mots, vous me dites quelles portes ouvrent ces deux clefs qui ont été retrouvées sur les lieux du crime, il les avait posées devant lui sur la table en prononçant cette phrase, et en contre-partie j'ai quelqu'un près à jurer sous serment  qu'il vous avait vu à la Philarmonie à l'heure du crime"

    " Faut voir. C'est quoi la Philarmonie ? "

    "Une salle de concert, porte de la Villette, donc justement à l'opposé de Neuilly"

    "Et si on m' demande, on y jouait quoi ?"

    "La huitième symphonie de Beethoven. Mais ne vous en faites pas, vous aurez tous les détails le moment voulu. Alors ?"

    " Dans ce cas... Pourquoi vous voulez savoir pour ces clefs ? "

    " La victime, que vous avez tuée ou non, je m'en fiche,  est mon beau-père. Un beau salopard. Il s'est toujours vanté d'avoir des preuves accablante contre moi qui pourraient ruiner ma carrière politique, il me tenait comme ça. Je n'ai  rien trouvé dans la maison, ni dans le coffre que les flics ont récupéré. Par contre il y a ces deux clefs que vous aviez sur vous  au moment de votre arrestation". C'est mon dernier espoir. Alors ? Donnant, donnant " ? Vous m'aidez à mettre la main sur ces dossiers, et sûrement d'autres choses encore et je vous fournis un alibi en béton. Ca me parait honnête.

    Ce mot qui ne faisait pas partie du vocabulaire de Charles le fit sourire ainsi que la pensée qu'une fois encore il allait s'en tirer, ce que c'est que d'avoir une bonne étoile !


    12 commentaires
  •  

     

     

     

     

    La colère

     

     

     

    leo-putz autumn-1908

     

    Léo Putz - Autumn -1908 (détail)

     

     

     

    Mais qu'a donc bien pu écrire Saul Smitger à Miss Sarah

     

    pour que celle-ci soit si en colère ?...

     

    Je compte sur vous pour enquêter.

     

     

     

    Je n'en crois pas mes yeux ! Ce n'est pas possible qu'il ait osé m'écrire cette lettre ! Mais pour qui se prend-il ! Il ose me demander d'accepter de reculer la date de notre mariage ! Reculer la date ! Alors que je n'ai pas arrêté de lui dire que j'étais si pressée de devenir sa femme et gna gna gna.

     

    Et pourquoi ? "pour me permettre de réflêchir encore et de faire le point sur mes sentiments". Ses sentiments ? Qu'est ce que ça veut dire : il n'est pas sûr de m'aimer ? Il n'a pas eu le temps de s'en assurer depuis un an que nous nous fréquentons ?

     

    Mais il y a aussi que je ne peux pas attendre moi ! Ca il ne le sait pas mais j'ai commis une...erreur ... avec le Chauffeur de Papa, le beau Marcel. Oh juste quatre ou cinq fois, à l'arrière de la Limousine et bref, la malchance... je suis enceinte. C'est pourquoi j'ai parlé mariage à Hubert qui me tournait autour depuis  plusieurs mois et qui se la jouait amoureux transi. Mais pas si transi que ça apparemment...

     

    Pourtant il n'est pas question de reculer la date. Si seulement il n'avait pas ces principes débiles "d'attendre le mariage", ça existe encore des gars comme ça ? Et il a fallu que je tombe sur ce specimen en voie de disparition ! J'aurais pu lui expliquer pourquoi nous devions nous dépêcher "cher Hubert, tu ne voudrais pas que ma réputation..." mais non,  rien à faire, et ce n'est pas faute d'avoir essayé, surtout ces derniers temps depuis que je sais qu'il y a une paternité à faire endosser.

     

    "je trouve que nous précipitons un peu les choses" Ben tiens, c'est pas comme si j'avais huit mois devant moi ! "apprenons à mieux nous connaître" connaître quoi ? Un grand dadais coincé, fils-fils à sa maman, j'ai pas besoin d'en savoir plus moi : un brave garçon, un beau compte en banque, pas bien malin peut être, exactement ce qu'il me faut, et Marcel pour les satisfactions... Et outre que je n'ai matériellement pas le temps d'en trouver un autre, en plus il a un atout de taille : ils ont tous les deux les yeux bleu lavande et peu ou prou la même apparence (mais sûrement pas les mêmes aptitudes), et ça c'est essentiel pour la ressemblance. Qu'il n'y ait pas de doute. La belle-mère est coriace et plus futée que sa progéniture. D'ailleurs je suis sûre que c'est elle qui lui a dicté cette lettre. Tout à fait son genre !

     

    Mais comment je vais faire moi, pour le faire changer d'avis ? Il faut que je sois mariée au plus vite, il y a urgence !


    11 commentaires
  •  

     

     

    Voici une fable de Monsieur de La Fontaine, que chacun connaît bien.

     

    fable cigale_fourmi_epinal_1

     

     

     

     

     

    Je vous propose d'en réécrire l'histoire dans un style différent.

     

    Nouvelle, Témoignage, Théâtre, Intrigue policière, Biographie, Conte, Publicité...

     

    Ou bien, Compte-rendu sportif, Actualité TV, article de presse ...

     

    Vous avez le choix ! 

     

     

     

     Décomposez, recomposez.

     

    Compiliation des oeuvres, lundi !

     

     

     

    Le Commissaire : Nom , Prénom, Profession

     

    Madame Abeille : Abeille, Maya, fabrication de miel

     

    Le Commissaire  : Bien, commençons par le début : c'est vous qui nous avez appelés lorsque vous avez aperçu la victime ?

     

    Madame Abeille : Oui Monsieur le Commissaire, j'étais tellement... tellement choquée.

     

    Le Commissaire : Que faisiez-vous mercredi après midi au 5 rue des Myosotis ?

     

    Madame Abeille : Pas au 5, Monsieur le Commissaire, mais disons dans le coin. Je travaillais. Il n'y a que dans ce coin qu'on trouve encore quelques fleurettes qui résistent au froid. Mes dernières marchandises avant le gel Monsieur le Commissaire.

     

    Le Commissaire : D'accord. Et vous dites avoir entendu une dispute ?

     

    Madame Abeille : Ah ça oui ! Bah, ce n'était pas la première fois, Madame Fourmi, paix à son âme, s'emportait facilement, elle n'était pas commode. C'était une personne qui travaillait dur, alors les feignants, les rêveurs, les contemplatifs, elle ne les supportait pas.

     

    Le Commissaire : Et après qui en avait elle cette fois ci ?

     

    Madame Abeille : Je ne suis pas sûre mais il m'a semblé reconnaître Mademoiselle Cigale, vous savez cette charmante personne qui nous enchante tout l'été sur la place du village de ses danses.

     

    Le Commissaire : Ah.. Mademoiselle Cigale... si gracieuse ... Mais je n'imagine pas ces deux là devisant ensemble, elles n'ont rien en commun, l'une pleine de vie, l'autre si sévère....

     

    Madame Abeille : J'ai ouï dire que la Demoiselle était en difficulté, peut être sera-t-elle allée demander de l'aide ?

     

    Le Commissaire : Nous allons le savoir tout de suite, ma chère, une autre personne avait mentionné son nom, je l'ai convoquée. Entrez Mademoiselle, Nom , Prénom, Profession !

     

    Mademoiselle Cigale : Cigale , Esmeralda, Intermittente du spectacle

     

    Le Commissaire : Mademoiselle Cigale, on nous a rapporté une dispute mercredi avec la défunte Madame Fourmi.

     

    Mademoiselle Cigale : C'est vrai Monsieur le Commissaire, nous nous sommes disputées. Je voulais lui emprunter de quoi vivre cet hiver, elle m'a ri au nez. Elle m'a dit de chanter, comme si ça allait m'empêcher de mourir de faim ! C'est une mauvaise personne.

     

    Le Commissaire : C'était, elle a été retrouvée, peu après votre passage, baignant dans son sang ! Qu'avez vous à dire Mademoiselle ?

     

    Mademoiselle Cigale : Je n'ai rien fait ! Je lui en voulais bien sûr de me refuser quelques miettes de ses innombrables richesses, mais jamais je ne lui aurais fait de mal ! Après tout elle pouvait se les garder ses pucerons sèchés !

     

    Le Commissaire : Et comment savez-vous qu'elle avait des pucerons sèchés ? Nous avons examiné ses réserves : il n'y en avait pas !

     

    Mademoiselle Cigale : heu...

     

    Le Commissaire : Mademoiselle Cigale, vous êtes en état d'arrestation. Je vais envoyer un de mes agents chez vous voir si, des fois,  ces fameux pucerons ne s'y trouveraient pas. J'en mettrais mon aile à couper (Le Commissaire est un gros bourdon) ! Et si c'est bien le cas, vous serez accusée d'homicide.. heu je veux dire d'insecticide !

     

    Mademoiselle Cigale : Pitié Monsieur le Commissaire ! J'étais en colère mais je ne voulais pas la tuer, en tombant sa tête a heurté le coin d'un meuble , après il y avait du sang partout alors j'ai pris peur... Pitié, je voulais juste qu'elle me donne un peu de ses abondantes réserves qu'elle amassait tout l'été... juste un peu pour ne pas mourir de faim !

     

    Madame Abeille : Pour avoir des réserves, il faut travailler Mademoiselle !

     

    Mademoiselle Cigale : oh vous me tenez les mêmes discours qu'elle qui m'a même conseillé de chanter, comme si ça allait me nourrir ! Vous n'êtes toutes que des rabat-joie !


    4 commentaires
  •  

     

     

    J'ai lu ces mots et je me suis dit que cela correspondait exactement à mon état d'esprit actuel...

     

     

     

    luigi zucchero controluce

     

    Aquarelle de Luigi Zucchero

     

     

     

    Espérant ne pas plomber un peu plus l'ambiance, je vous propose le devoir d'étoffe, (intégrer la citation suivante dans votre texte). Extrait d'une lettre de Vincent Van Gogh. (Lettres à son frère Théo de Vincent Van Gogh)

     

    "Au lieu donc de me laisser aller au désespoir, j'ai pris le parti de mélancolie active pour autant que j'avais la puissance d'activité, ou en d'autres termes j'ai préféré la mélancolie qui espère et qui aspire et qui cherche à celle qui, morne et stagnante, désespère."

     



     

    Ne stagnez pas ! Rendez-vous lundi.
     
     

     

    Le mois de janvier est un mois difficile, long. Les fêtes sont terminées :  plus la peine d'arpenter les rues à la recherche d'idées pour gâter ses proches, presque plus d'illuminations pour égayer les rues transies de brume et de givre.Le printemps est encore très loin et si les jours rallongent c'est pour mieux s'enfermer au chaud et regarder la froidure du dehors.
    La végétation est à l'arrêt, les arbres ne sont que branches noirâtres et sinistres. Les quelques oiseaux qui résistent ne font que de brêves apparitions auprès des mangeoires que les amis des animaux approvisionnent. Pourtant ils n'ont pas à craindre les chats qui préfèrent eux aussi rester au chaud.

     

    Il manque la magie de la montagne et de la neige pour rendre tout cela attrayant.

     

    C'est ce que pensait Anatole en longeant le lac près de sa maison. Un brouillard humide et glacé que quelques rayons de soleil perçaient à peine, accentuant encore le contraste, donnait un contour flou à ses berges. C'était le lac de son enfance, celui où, peu doué, il n'avait  jamais réussi à apprendre à nager. Il faut dire que ses fonds vaseux et imprécis n'avaient rien facilité.

     

    Encore un hiver de solitude encore plus marquée maintenant que son vieux chien était mort. Les voisins se trouvaient à distanc et il se surprenait à parler aux objets, pour ne pas perdre la parole. Même le facteur ne passait plus puisqu'il ne recevait plus rien à part une facture de temps en temps.

     

    Anatole, peinant sous un sac lourd, longeait les berges boueuses. L'idée que ses chaussures allaient être fichues le fit rire. On pense à des choses parfois !

     

    Arrivé à l'endroit qu'il avait choisi, celui où autrefois il pique-niquait avec ses parents et sa soeur pendant que leur père s'essayait à la pêche à la ligne. Il posa son sac et  récita tout haut  les mots de Vincent Van Gogh, peintre qu'il adorait, mots qu'il avait appris par coeur la veille :

     

    "Au lieu donc de me laisser aller au désespoir, j'ai pris le parti de mélancolie active pour autant que j'avais la puissance d'activité, ou en d'autres termes j'ai préféré la mélancolie qui espère et qui aspire et qui cherche à celle qui, morne et stagnante, désespère."

     

    Car Anatole avait pris sa décision : il allait opter pour la mélancolie active lui aussi. Arrêter de subir et désespérer. Chercher La Solution. Le seul qui l'avait retenu jusqu'à présent était Toby qu'il aurait voué à une morte lente et douloureuse que cette brave bête ne méritait pas.
    Il serait donc acteur, ne subirait plus cette absence de vie, en quelque sorte : il ouvrit son sac et en sorti l'énorme pierre déjà attachée à une corde solide qu'il se nouat autour du cou.

     

    Puis il descendit dans l'eau glacée, ses pieds s'enfonçant dans la vase molle, et avança jusqu'à ce qu'il n'eut plus pied.

     

    Sur ce, bonne journée les amis (ha ha ha ha !!)

    8 commentaires
  •  

    saied dai 10

     

     

     

    Elle déteste sa robe bleue...

     

     

     

    Bon, vous savez quel jour on montre son trav..., non, son dev...,  bon, sa cop...

     

    Et zut !

     

    C'est le lund♥ (joker !)

     

     

     

    Bref, dans quelques jours !

     

     

     

    Je ne veux pas fréquenter tante Agathe. Elle m'a acheté cette robe affreuse et nunuche. Maman m'a envoyée chez elle "la pauvre est veuve et seule, ta présence  la consolera, elle est bonne elle t'a acheté une robe".

     

    Pouah !!

     

    Nous sommes allés dans un salon de thé plein de mémées. Les regarder se jeter sur les gâteaux, de la crême au bord des lèvres, du sucre partout... "tu veux un moka chère enfant". Je déteste le chocolat. "je préfère une tarte aux pommes.  On est resté longtemps dans le salon de thé, elle a rencontré des personnes " l'enfant de ma soeur, n'est-elle pas charmante ? " Et gna gna gna

     

    Elle veut m'emmener au théâtre : "l'Avare" , elle a déjà réservé les places. Elle est tellement contente : "tu vas adorer, c'est un spectacle hors norme. La culture c'est la clef à ton âge"

     

    La culture pffft...je n'adore que les Mangas. L'Avare c'est bon pour le collège avec les professeurs barbants.

     

    Elle me saoule Tante Agathe. Elle n'a pas eu d'enfants alors on m'y colle...

     

    Ma vengeance approche. Elle a bu son Bourbon , comme tous les jours, à la tombée du jour comme elle le clame tout le temps :" ma gougoutte !"

     

    Le changement c'est que dans sa gougoutte flottent  les trucs que Maman prend quand elle se couche, ha ha ! Deux gélules par verre. Un gros dodo pour Tante Agathe. Comme ça Roland, mon amour, mon alter ego, va s'emmener et à la place de l'Avare au théâtre ce sera kamasoutra dans la chambre nunuche qu'elle me réserve.

     

    Ca compensera largement ce week-end raté !

    Elle dort déjà , s'est effondrée sur le canapé. C'est le moment : un texto pour Roland : "je t'attends : rez de chaussée gauche, code 1224.  ta Carole "


    2 commentaires