• Aller, au bout de mes rêves, où la raison s'achêve...

     

    17ème devoir de Lakkio du Goût

    devoir de Lakevio du Goût_17.jpg

    C’est ce qui m’est arrivé en regardant cette toile.
    Mais vous ? Que vous dit cette toile ?
    Si voulez bien faire ce « devoir de Lakevio du Goût », commencez-le par cette phrase « J’ai arpenté pendant plusieurs jours le XVIème arrondissement, car la rue silencieuse bordée d’arbres que je revoyais dans mon souvenir correspondait aux rues de ce quartier. »
    Et closez le par « Ce fut un chagrin désordonné. »

     

    « J’ai arpenté pendant plusieurs jours le XVIème arrondissement, car la rue silencieuse bordée d’arbres que je revoyais dans mon souvenir correspondait aux rues de ce quartier. »

    Enfin, lorsque je parle de souvenir, ce n'est pas vraiment ça, c'est un rêve que je fais depuis des années : C'est l'hiver, je marche dans la neige et je regrette de ne pas avoir pris mes bottes fourrées. Je sais que je dois me rendre à un endroit précis pour récupérer mes enfants encore jeunes. Ils sont gardés par une personne qui les abandonnera dans la rue si je suis en retard. L'angoisse monte car toutes les rues se ressemblent et celle-ci est interminable. Suis je sur le bon chemin  ? Le lieu de rendez-vous est il encore loin ? La panique me gagne et bien sûr je me réveille, affolée.

    Et voici que le hasard d'une de mes promenades m'amène dans une rue qui ressemble comme deux gouttes d'eau à celle de mes rêves. Il y a une pellicule de neige et je vais abimer mes chaussures, comme dans mon rêve ! La rue est déserte comme celle de mon rêve mais c'est stupide : quelle question poserais-je à un éventuel passant cette fois-ci ?
    Mes enfants sont adultes et ils sont, j'en suis certaine, en sécurité et bien au chaud chez eux ou au travail. Ce ne sont plus les deux petits avec leurs anoraks et leurs moufles que j'ai essayé de rejoindre et de sauver au fil de mes nuits.

    Alors pourquoi y reviens-je sans cesse me hâtant vers un rendez-vous qui n'existe pas.

    Et puis ça m'apparaît : je veux corriger ce rêve, trouver mes deux petits et congédier la baby-sitter écervelée, en finir avec ces angoisses toujours recommencées.

    Et surtout, surtout, les prendre chacun par la main et marcher dans cette neige qui les ravit. Et tout à coup mes yeux se remplissent de larmes, et je sanglote quelques instants cet après-midi de décembre dans cette rue déserte, je pleure sur ces petits qui me manquent maintenant qu'ils sont devenus adultes.

    Pleurer me fait du bien, les cauchemars et la tristesse s'éloignent, je sors un mouchoir et me tamponne les yeux, j'ajuste mon bonnet et rentre quelques mèches échappées. "Allons, me dis-je, assez d'apitoiement : on ne peut pas retourner en arrière, mettons un peu d'ordre dans ce cerveau embrouillé, parce que , vraiment, me dis-je : « Ce fut un chagrin désordonné. »


  • Commentaires

    1
    julie
    Lundi 25 Novembre 2019 à 15:21

    Un bien joli texte nous rappelant que le passé ne revient jamais...C'est vrai ce que tu dis, quand nos enfants quittent le nid, on aimerait bien revenir en arrière.

    Tiens, j'en ai une à raconter, une vraie...Mon fils est avec une copine qui a 2 enfants et elle a souvent la même angoisse, ne pas arriver à l'heure pour récupérer ses enfants chez leur père. Un jour, son ex a mis les enfants sur le trottoir, leur disant qu'ils n'auraient qu'à en vouloir à leur mère si elle n'était pas à l'heure. Elle a dû arriver avec 1/4 d'heure de retard et les a trouvés sur le trottoir, leur père étant bien au chaud dans la maison. Bon, il surveillait, mais quand même, quel salaud ! L'année dernière peut-être, ses enfants étaient chez leur père, fils et copine étaient chez nous...Elle nous a dit "il faut que nous partions, je ne voudrais pas qu'ils soient sur le trottoir à m'attendre. Bon, comme on ne sait jamais ce qui peut arriver sur la route, elle a dû stresser tout le long du chemin. Comme quoi, la fiction rejoint la réalité...

      • Lundi 25 Novembre 2019 à 22:21

        oui, en effet, ce type est irresponsable !

    2
    Yvanne
    Lundi 25 Novembre 2019 à 16:56

    On ne fait pas les enfants pour  soi n'est-ce pas ? C'est ce que l'on nous serine.  Mais une maman pense toujours à ses enfants. Même grands. Et elle continue à angoisser pour eux toute sa vie. 

      • Lundi 25 Novembre 2019 à 22:22

        et elle regrette les charmants petits compagnons qu'ils étaient

    3
    Lundi 25 Novembre 2019 à 18:28

    Pour avoir fait et élevé cinq enfants, je comprends l'angoisse. L'aînée a 50 ans, la dernière 40 et je m'angoisse encore. Ca les fait rire ! Mais s'ils sont en retard ou voyagent, ils me tiennent au courant deux fois par jour.

      • Lundi 25 Novembre 2019 à 22:23

        je m'angoisse mais seule dans mon coin, de peur de les agacer smile

    4
    Lundi 25 Novembre 2019 à 18:54

    Dernièrement Le Goût me posait la question "qui de la mère ou de l'enfant a du mal à couper le cordon"... pour ce qui me concerne, j'ai la réponse et je crois la deviner ici également...

    Bises

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :