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    Ils vont venir me chercher. J'ai déchiré le rideau pour les voir arriver. Avec leur sale camion blanc.

      Comme la dernière fois j'entendrai les pneus crisser sur le gravier de l'allée. L'allée de la maison de ceux qui se prétendent mes parents. Comme si des parents livreraient leur fille à ces brutes ! Ces deux hommes en blanc qui vont sortir du camion, me tordre les bras si je résiste, m'attacher peut être même.

    Je voudrais me sauver mais bien sûr ils m'ont enfermée à clef et cette fenêtre ne s'ouvre pas.

    Ils m'avaient pourtant promis que je n'y retournerai jamais ! Que je pourrai rester avec eux à la maison, et avec mon petit frère, Louis,  que, déjà, je n'ai pas vu pendant deux ans.

    Pourtant le médecin a bien dit que j'étais guérie.

    Je ne veux pas retourner là-bas ! Ils sont tous si méchants avec moi, je le vois bien derrière leurs sourires mielleux.

    J'ai vingt ans, je veux vivre ! Je ne veux pas retourner dans cette prison !

    J'entends un bruit de moteur derrière le petit bois, ils arrivent ! Je ne veux pas ! "Papa ! Maman !  Ouvrez la porte ! Laissez moi aller me cacher pour qu'ils ne me trouvent pas ! Je vous en prie ! Je vous le promets je ne recommencerai pas ! Je ne toucherai plus aux couteaux je vous le jure ! Il n'a rien eu Louis, je vous ai entendu, juste quelques points de suture, c'est rien du tout. Je voulais juste qu'il arrête de chanter cette chanson, il faisait exprès pour m'embêter, je voulais du silence, j'aime beaucoup le silence."


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  • le jeu de lakevio

    Dans dix minutes maximum il sera parti ! Et pour toute la journée ! Le Bernardin et l'Emilien vont passer le prendre. Elle lui a préparé son en-cas pour le déjeuner, y a mis beaucoup de choses, à boire et à manger, pas question que la faim ou la soif le fasse rentrer plus tôt !

    Dès leur départ elle se précipitera à l'étable. Mais pas de paille qui pique aujourd'hui, non : elle emmènera le bel Antoine dans sa chambre. Elle a changé les draps ce matin et les a parfumé à l'essence de lavande. Sa peau est si douce, il sent si bon..

    Elle l'a prévenu : il s'est occupé des vaches, des cochons et du poulailler dès l'aube, ils auront toute la journée devant eux.
    Pauvres palombes et pauvres lapins de garenne, ils mourront pendant qu'elle se pâmera de plaisir dans les bras de son Amour... la mort et la vie, la souffrance et l'extase...Dimanche, à l'église, elle priera pour leurs petites âmes défuntes, c'est promis.

    Et puis il y a toujours l'espoir fou d'une balle perdue, ça arrive, on le lit souvent dans le journal. Mais elle n'a pas le droit de le souhaiter, non, ça, elle n'a pas le droit.

    (bon je n'ai pas encore compris comment on programme, alors je publie cet article un jour plus tôt, désolée...)


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