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    Mais viens ! Le camion nous attend !

    Donne moi quelques instants...

    Nous avons cinq cent kilomètres à faire et puis j'aimerais commencer à ranger là-bas !

    Tu auras toute une vie pour ranger.  Ou alors monte avec le chauffeur , je te rejoindrai avec la voiture plus tard.

    Mais enfin qu'est ce que tu attends. Tu l'as pas assez vue cette maison depuis quarante ans ? Moi je suis si contente de me retrouver au bord de la mer et de quitter cet endroit. J'en ai largement fait le tour ! Et puis cette maison trop grande, quel travail à entretenir. En plus c'est sinistre depuis que les enfants sont partis. On va commencer une nouvelle vie là-bas !

    Oui je viens, je viens... Laisse moi un moment. C'est dans cette maison que nous avons élevé nos enfants. Nous y avons été heureux. Cette fenêtre c'est la chambre de Célia, à côté celle de Bastien avec ses légos partout... Au rez-de-chaussée la salle à manger où nous avons partagé tant de repas avec nos parents aussi lorsqu'ils vivaient encore. Dans chaque pièce j'ai des souvenirs...

    Pierre, nous emmenons des cartons pleins d'albums de photos. Nous avons toujours la maison de tes parents que ton frère a repris. C'est là-bas qu'ils sont le plus. Et nos enfants viendront bien plus souvent en bord de mer qu'ici. Ils seront trop contents de nous donner les petits aux vacances !

    Tu as raison, il faut savoir tourner la page...

    Oui et plein de choses merveilleuses nous attendent, une nouvelle vie ! Je préviens le chauffeur ?

    Oui. En route !

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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    Suzanne tu vois cette ville, plus tard, elle m'appartiendra !

    Ah bon ? Mais comment ?

    Je vais faire de brillantes études, j'entrerai dans une grande Ecole et je ferai de la politique. Papa me le dit tout le temps : je vais réussir. Et je gagnerai plein d'argent tu verras ! J'aurai au moins deux voitures !

    Tu ne pourras pas conduire les deux en même temps.

    Non mais une décapotable pour l'été. Et un bateau. Je vais aussi passer mon permis bateau. Et j'aurai une grande maison. Avec des domestiques. Comme mes parents.

    Ils n'ont que Louisa !

    Oui moi j'en aurai deux ou trois ! Et un chauffeur ! Et j'irai au ski en hiver et à la mer en été. Et dans les îles, c'est chouette les îles. On peut faire du surf !

    Et toi Suzanne ? Tu feras quoi plus tard ?

    Moi ? Je ne sais pas.

    Mais tu n'y as pas réflêchi ?

    Bah non.

    Mais de quoi tu as envie ? Tu aimes quoi ?

    Heu... j'aime dessiner.  Jouer avec mes copines dans la cour. J'aime aller au cinéma avec mes parents. Je ne sais pas moi.. plein de choses...

    Tu voudras te marier avec moi lorsque je serai grand ? Je vais être très riche tu sais ! Il me faut aussi une jolie femme -tu vas être jolie je crois- c'est ce qu'on les hommes qui réussissent.

    Je ne sais pas... peut être si on est amoureux..

    Oui.. bien sûr on le sera .... bon je dois rentrer on se voit à l'école demain ! Au revoir Suzanne !

    Oui à demain ! Au revoir Emmanuel !

     

     


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  • http://le-gout-des-autres.blogspirit.com/media/02/00/475623464.jpg

     

    Elle me nargue, la garce !

    Elle n'a pas besoin de me mettre ses jambes magnifiques sous le nez pour pousser la chansonnette quand même !
    Elle se venge...

    Ré, sol ! Merde !

    Il y a à peine une semaine qu'elle a remplacé Martha. Le patron m'avait prévenu "elle a un beau brin de voix et c'est une beauté. Avec elle nous allons cartonner". C'est vrai qu'avec Martha ça ronronnait un peu mais c'était une fille réglo.

    Celle-là j'ai tout de suite vu : une allumeuse... Et ça me fatigue.. au début, lorsque j'étais jeune, j'avoue je m'enflammais vite et je ne me faisais pas prier. Je me suis bien amusé. Maintenant que je suis avec Louise et surtout qu'il y a les gosses, je cherche pas les embrouilles. Et j'essaye d'être le plus possible à la maison, déjà que je ne suis jamais là le soir. C'est que ça grandit vite, faut pas passer à côté parce qu'après c'est fini.

    Sol mi bémol !

    Zut je ne me suis trompé, enfin, ni vu ni connu, sauf elle j'ai vu son demi sourire, elle s'imagine qu'elle me trouble à agiter ses chevilles à côté de ma partition.

    Je l'ai vexée tout à l'heure lorsqu'elle est venue dans la loge et qu'elle m'a fait comprendre qu'elle était "disponible" ou quelque chose comme ça. Mais qu'est ce qu'elle me trouve ? Je suis vieux, je suis fatigué. Pas évident à mon âge de se coucher tous les jours à l'aube. Avant, bien sûr ce n'était pas un problème.

    Y a pas un jeune clampin dans la salle pour lui donner la réplique, si je puis dire ? Un bien frais ? Mais non bien sûr, c'est humain, pour elle c'est un challenge : je l'ai repoussée et elle ne supporte pas l'échec !

    La, mi ! Bon sang !

    Et, je sais ce que c'est, si je lui parle de Louise et des gamins, ce sera encore pire, j'en ai vu des comme ça : plus c'est difficile plus ça les motive.

    Je viens d'apercevoir sa culotte.

    Fa dièse voyons !

    Elle se marre : elle a fait exprès ! Elle ne m'y reprendra pas. Ce n'est qu'un petit bout de tissu, rien qu'un bout de tissu. Rien de plus. Je dois me concentrer sur ce morceau, je fais beaucoup trop de fautes ça va finir par se voir et le Boss va me remonter les bretelles.

    Jean-Jacques (oui Jack c'est pour la boite, jean-Jacques ça faisait trop plan plan), mon vieux, il doit rester quatre ou cinq chansons, après elle dégage, puis une heure de solo, du jazz, pour finir la soirée et après hop, vite à la maison et dodo. Me glisser dans les draps et sentir le corps chaud de Louise déjà endormie depuis longtemps. Les conneries c'est fini !

     


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    J'ai la chance d'avoir deux cheminées, une ici, une dans ma campagne.

    Dès qu'il fait froid je ne peux m'en passer. Je trouve que cela met une ambiance chaleureuse et cosy. Et si je suis seule c'est une véritable compagnie un feu qui crépite, des flammes qui réchauffent.

    Pour moi il y a deux façons privilégiées de lire : dehors , au jardin ou sur une plage (comme il y a peu), ça c'est pour les beaux jours. L'autre, l'hiver, au coin du feu.

    Bien sûr c'est du travail : porter les bûches, prévoir le petit bois, allumer le feu, et le nettoyage de l'âtre régulièrement.

    Mais le jeu en vaut largement la chandelle !

    Et puis, c'est important aussi, avec le système d'insert surtout  : ça réchauffe et pour une frileuse comme moi ce n'est pas rien.

    Vous l'aurez compris je suis une inconditionnelle !


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    devoir de Lakevio du Goût_870.jpg

    J'ai choisi chatain foncé.

    Ca va faire un sacré changement !

    Depuis mon enfance où l'on me traitait de rouquine ou pire de "poil de carotte" ces cheveux m'ont toujours joué des tours. Et maintenant ce type que je croise sans arrêt depuis que j'ai emménagé dans ce quartier parisien : à la boulangerie, chez nespresso et surtout dans ce restaurant l'autre jour où nous étions assis à quelques mêtres. Bref je le rencontre très souvent, en fait plutôt "les" rencontre car il a toujours sa femme avec lui, bras dessus, bras dessous.
    Ca va, elle a l'air de bien prendre la chose. Je crois même que ça la fait marrer, je l'admire parce que moi, à son âge, que mon mari reluque à ce point une femme plus jeune, je crois que ça m'énerverait !

    Elle est rousse elle aussi, elle devait me ressembler dans sa jeunesse, et c'est peut être pour ça ? Mais quand même !

    A peine m'aperçoit-il qu'il se fige, qu'il a l'oeil qui vrille (oui, en plus il n'en a qu'un, l'autre n'a pas l'air fonctionnel), qu'il rougit et blémit à tour de rôle, que sa bouche tremble et qu'il pousse de si gros soupirs que même à quelques mêtres je les entends.

    Au restaurant nous sommes restés longtemps dans la même pièce, forcément. Alors qu'ils discutaient tous les deux avec animation et semblaient seuls au monde, tout d'un coup il m'aperçoit et s'en est fini. Il se trouble, il ne me quitte plus de l'oeil, essaye de s'intéresser aux paroles de son épouse tout en me jetant des regards en coin, comme si, en fait, il ne pouvait me quitter des yeux, il est comme aimanté. Et ces soupirs... j'en suis gênée, j'ai l'impression que tous les clients vont s'en apercevoir. A un moment sa femme d'ailleurs se retourne et me voit. Elle s'esclaffe mais je ne distingue pas ce qu'elle dit. Il rougit de plus belle. Comme ses mains tremblent un peu, il fait tomber sa fourchette qui résonne bruyamment sur le sol. Un serveur se précipite pour la ramasser et lui en redonner une autre. Un moment après c'est la glace à la vanille qui s'écrase sur son cachemire noir. Là c'est sa femme qui soupire.

    Je me dépêche de finir mon repas, il est si agité que j'ai peur qu'il ne fasse une attaque, une crise d'apoplexie.

    Je ne me fais pas d'illusion : je sais que je les recroiserai un jour prochain, nous devons habiter très près. A force son coeur va lâcher, ce n'est pas possible ! Et je ne veux pas être responsable d'un décès prématuré pour..... vision répétée de rousse !

    C'est pourquoi je me suis achetée cette teinture.


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